Eglise abandonnée (Laboratoire secret)

J'arrive devant cette vieille église, et reste un instant perplexe. Pourtant, c'est bien ici, et je ne pense pas que le Noir ses soit trompé d'adresse. Mais y'a rien ici, que des ruines !

Bon, c'est peut-être dans le coin, ou alors l'échange doit se faire ici ?

Quoi qu'il en soit, je rentre dans l'église. La porte principale gît sur le sol, les gonds défoncés par la rouille et l'érosion naturelle. Je rentre dans le bâtiment anciennement saint, et comme un pauvre quidam perdu lance un

"Y'a quelqu'un ?"

Qui va se répercuter sur les murs de la grande pièce vide, jonchée çà et là de détritus divers et variés.

L'endroit n'est pas vraiment agréable, l'église est plutôt grande et son style est assez ancien, des bancs en bois, pourris et brisés, sont toujours disposés à leurs places respectives, le confessional est en meilleur état mais il est encore moins rassurant que l'église toute entière.

Tu fais quelques pas dans la batisse, l'autel est toujours en place, la pierre semble résister avec force au temps qui passe.

Lorsque tu cries, tu attends quelques minutes sans réponses, puis finalement, en te retournant, tu aperçois un homme, appuyé contre le mur à côté du confessional, il est blond, cheveux courts, des lunettes noires et semble s'habiller dans un surplus militaire. Et il est armé d'un fusil à pompe en métal et en bois, un vieux modèle qu'on ne fabrique plus et qu'on trouve plutôt dans un musée.

"Tu es le nouveau livreur?"

Après avoir tourné quelques minutes dans cette église qui n'a plus de lieu de culte que le nom, enfin on daigne s'apitoyer sur mon sort, en m'envoyant un... un quoi d'ailleurs ?
Ah, un type qui a l'air de manquer de présence d'esprit. Suis-je le nouveau livreur ? Non non mec, je suis venu faire un tour par ici, j'avais rien d'autre à foutre ce soir...
Tiens, ça me rappele un vieux film...

"Négatif, je suis une mite en pull-over."

Alors que le mec semble réfléchir ardemment à ma réponse, je décide de lui enlever ce fardeau de l'esprit.
Lui montrant ma mallette, je répond pour la seconde fois.

"Oui c'est moi, j'ai été envoyé par un Noir qui m'a fait visiter le club de la 24ème rue. Au numéro 17 plus précisément. Il m'a dit qu'on m'expliquerait ici, alors j'voudrais jeter un petit coup d'oeil."

Il sourit brièvement, il se retient de rire. Il pose son fusil sur son épaule et ouvre la porte du confessional.

"Parfait, mais avant de passer au pique-nique, viens donc te confesser... Ensuite, je vérifierai la qualité des sucres d'orge..."

Il entre dans le-dit confessional et claque la porte, te laissant entrer par l'autre...

"Super, j'en ai rêvé toute ma vie..."

La main gauche portant la valise, l'autre posée sur la boucle de ma ceinture, pour être non loin du flingue et prêt à dégainer, j'entre par la porte ouverte du sombre confessional...

Tu entres dans le confessional qui ressemble soudain à un monte-charge, le bois semble simplement dissimuler la cage d'ascenceur. L'inconnu appuie sur le bouton du bas et vous voilà parti pour la descente, qui ne dure pas plus de vingt ou trente secondes.

Finalement, au bout du chemin, vous sortez par les portes et vous retrouvez dans une sorte de salle d'attente, mais ton "guide" passe directement l'unique porte métallique avec toi.

Après quelques couloirs sombres et encombrés d'étagères et de caisses sales, vous déboulez dans une pièce où une seule ampoule donne de la lumière. Trois personnes en blouses blanche s'affaire autour de tubes, notes et autres écrans complexes.

On te prend la valise des mains et commence à en inspecter le contenu, ton guide reste près de la porte et semble veiller à ce que tu ne partes pas avant qu'on ai contrôlé le produit. Mais tout le monde tourne autour de la valise sans regarder vraiment dans ta direction.

"Bon, alors la mite, tu peux rester là encore quelques minutes, j'vais prévenir le fournisseur que tout va bien, bouge pas..."

On te laisse en paix, tu distingues dans le fond de la pièce, un long rideau pourpre, non loin d'une lourde porte apparement blindée... Et les trois chercheurs de te tourner le dos, occupés à trifouiller ce que tu as apporté, tandis que le guide disparaît derrière une porte dissimulée dans un recoin d'ombre.

La grosse porte ne bouge pas, aussi passes-tu directement au rideau. Timidement, tu le soulèves...

D'abord, tu vois, ce qui ne manque pas de te surprendre, une main petite et fine, qui semble malade, le tout derrière une vitre. Tu remontes le rideau, encore, et voilà la vue d'ensemble sur ce qui se trouve dans la petite pièce type salle d'interrogatorie, un lit de camp sans matelas dans un coin : une femme, de la taille d'une amie pour laquelle tu es là, elle porte une robe simple dans le genre ménagère, avec même un tablier de cuisine décoré de fleurs, le visage est effrayant, celui d'une femme morte depuis quelques jours à peine, la gorge ouverte et tachée de sang coagulé. Tu poursuis l'examen, elle possède une paire d'oreilles et une queue que tu ne veux pas associer à ceux d'un chat, un regard mort et des moustaches de félin sur les joues.

Tu continues de regarder, horrifié, tu ne peux t'empêcher de trouver des ressemblances entre ce cadavre se tenant debout et Harmonie, ne serait-ce que la taille assez réduite. Mais, pour en revenir au plus anormal, c'est le fait que cette femme, qui ne peut qu'être morte, se tient droite, elle se balance même lentement d'avant en arrière.

Tu te retiens avec peine de reculer, tu sues à grosses gouttes. Tu essayes de te convaincre que c'est par hasard que le corps se tient debout mais tu sens la peur monter en toi lorsque tu vois le bras droit se lever et la main se tendre vers ton visage. Au moment où elle effleure la vitre, une autre main se pose sur ton épaule et te fait crier. tu te retournes et vois l'homme blond, lunettes baissée, un regard sévère. Les scientifiques accourent et ne semblent pas content, même s'ils ne savent apparement pas pourquoi tu as crié.

"Tu as perdu quelque chose?"

"Ouais, je crois que j'ai perdu ma dignité."

Je tâte rapidement mon entrejambe. Bon, ça va, ma vessie a tenu le coup.
Puis j'essaye de trouver des réponses. Soit je suis passé dans une dimension parallèle, ce qui est statistiquement très improbable, soit y'a quelque chose de vraiment pas normal dans ce labo...

"Finalement non, tout est en ordre. C'est quoi ce bordel ? Un mort-vivant ? ça me rappele quelqu'un, il me semble que j'avais vu cet... animal, dans le journal en ligne de ce matin. Une histoire de meurtre, quelque chose comme ça. Vous pouvez m'en dire plus ? Le mec au club m'a dit qu'on m'expliquerait des choses ici, et votre truc ça m'intéresse pas mal..."

Allez, un petit sourire intéressé, je joue sur mon charisme naturel. Faut leur faire crorie que je suis de leur côté...

Les trois scientifiques, une jeune femme brune d'une vingtaine d'années et deux rouquins, apparement frères, retourne à leurs tubes à essai et autres instruments de chimiste, sans compter la masse d'objets que tu ne connais pas, tu reconnais cependant un matériel orienté vers une chimie plus biologique, il y a une étagère entière où des cultures de quelque chose sont conservées.

Le blond remet ses lunettes en place et sourit d'un air amical, il semble te trouver sympathique. Il pose une main sur ton épaule et te fait avancer lentement vers la sortie. Tu ne vois pas son fusil.

"Bon, oui, on peut dire que cette merde est un mort-vivant, et même qu'on l'a trouvée dans la morgue de chez Militech... quel gâchis, tous ces corps calcinés! Alors je m'incruste avec des amis et ont en prends quelques-uns, pour les besoins de la science..."

Il te fait un clin d'oeil.

"Bon, tu peux partir maintenant, et aussi garder l'arme que Jake t'as donnée. Ah, et moi c'est Albert."

Il tends la main pour te serrer la pogne.

Je me laisse raccompagner gentiment en écoutant les explications du dénommé Albert d'une oreille distraite. Je ne me fais pas d'illusion, pour apprendre exactement de quoi il retourne il faudra du temps, et de plus j'ai pas très envie d'en savoir davantage sur ces expériences pas-ranormales du tout.
Je serre la main d'Albert.

"Bon, tu dois déjà le savoir mais moi c'est Billy. Et si tu le savais pas, maintenant t'es au courant. Pas la peine de me raccompagner plus loin, je connais la sortie. Merci mec, à une prochaine."

Je reprend le monte-charge et sors discrètement de l'église en ruines, puis je refais le trajet aller en sens inverse pour retourner au club.

HRP : je poste au club